Chamanisme

Chaman!
Vous avez dit chaman?
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Force est de constater l'attrait de certains pour le chamanisme et de partir en quête de chamans.
Voici qui est d'une parfaite adéquation puisque de plus nombreuses personnes se déclarent chamans. Ainsi ceux qui cherchent trouveront forcément sur leur chemin l'objet de leur quête. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes.

Une petite pause se mérite, une petite réflexion sur le sujet. Il convient de se questionner sur cette nécessité de quête comme autant de recherche dans une société en manque de repères et de rites d’initiations, de passages.

Une sorte de quête du Graal des temps présents?
De se questionner aussi sur l’émergence de tant de chamans ou de personnes qui y prétendent.

Qu'est-ce que le chamanisme? C'est une pratique qui inter-agit avec les forces de la nature, de l'univers au sens global. Il prend ses sources dans les sociétés traditionnelles ancestrales, en Sibérie mais ailleurs aussi dans le monde sous des vocables parfois bien différents. A ce stade pourrait-on rapprocher les pratiques druidiques du chamanisme? L'ouverture réflexive est posée.

Le chaman est donc un être humain relié, connecté avec d'autres éléments vifs en puissance qui dépassent le cadre usuel de la perception commune. Le chaman a développé des perceptions hyper-sensibles qui lui permettent de perce-voir, sentir, ressentir, expérimenter... d'autres dimensions afin de se découvrir..., de répondre à une nécessité de sa communauté. Certains étaient plus spécialisés dans un domaine plutôt que dans un autre. Souvent ils étaient ''choisis'' voir initiés selon des rituels éprouvants et pendant de longues années afin de se mettre au service de..... Rarement ils se décrétaient chamans par volonté. Etre chaman est plus qu'un état d'esprit, plus qu'une pratique. c'est un engagement complet de l'être sur un chemin d'exigences, de renoncement aussi, de transformations au sens alchimique.
Etre chaman, vous le comprenez ne s'apprend pas dans les livres, en ateliers de pratique du week-end... Il ne suffit pas de porter quelques accoutrements, de parler un langage abscons, de jouer d'un tambour, de pratiquer la hutte de sudation..... pour porter ce titre.
Développer des prédispositions, des ''dons'', entrer en reliance avec soi et l'univers est un parcours de vie, un chemin personnel honorable. Développer ses propres pratiques et en ressentir les bienfaits est positif en soi, pour soi.
Mais, il est du chamanisme et du chaman, comme il existe en d'autres domaines: parfois des imposteurs.
Il convient de faire preuve de vigilance, de discernement voir de prudence tant par rapport à soi que dans la confiance accordée. Connaître ses propres limites, ne pas vouloir tout dépasser, tout transcender est parfois sage attitude. Se rappeler que le chamanisme n'est pas une pratique de loisir peut permettre de ne pas se laisser emporter par un égo démesuré, des prétentions de sauveur-missionné.
S'inscrire dans un groupe, un atelier pour partager ensemble un instant de vie commune est humainement enrichissant. En attendre plus que ce qui peut être reçu ou donné appartient à un autre domaine.*

Le chaman est souvent discret, il ne l'écrit ni sur sa carte de visite, ni sur une plaque.

Apprivoisez, expérimentez, ouvrez votre cœur, apprenez à vous connaître, à entrer en connexion avec vous -même est un premier pas sur votre chemin de pratique. Passez-en par vous-même en toute humilité. Les reliances, les rencontres se feront... ensuite il sera toujours tant d'y mettre un nom, une étiquette si vous l'estimez nécessaire sans succomber à des tendances...
Vous aviez-dit chaman?
 

* Ceci ne signifie pas que ce regard porté mette en cause ceux qui se réclament de certaines pratiques. Nous (lire les  témoignages),  je, pensons qu'il serait souhaitable de trouver un autre mot pour définir ce dont certains se prétendent. La recherche de sens est une quête, une quête de vie. Ainsi que je l’exprime toujours: nous ne sommes tous que des êtres humains ( évident, et pourtant!). Nous sommes tous en chemin. D'accord, certains estiment avoir fini leur chemin!
Les recherches individuelles, les partages de groupe sont de plus en plus nombreux et signifiants de cette société en questionnement, en crise identitaire, en devenir de son humanité. En ces avancées techniques, technologiques où l'humain ne se re-trouve plus, certains cherchent des réponses pour s'inscrire, pour sortir des maux, des déchirements. Comme un cri d'espoir, comme une joie, une émotion, un chant d'appel. Nous reconnaissons la détresse et le désir puissant d'en sortir, ces diverses pratiques en sont la manifestation.

Peu-être serait-il intéressant d’adopter une démarche anthropologique pour en comprendre les cheminements, les sens. Permettant ainsi d'enrichir, d'élargir les champs d'investigation grâce à ces  expériences de vies afin d'appréhender l'être en ces multiples dimensions. Porter un autre regard, un regard positif, ouvert, humaniste pour sortir des enfermements et croyances dans lesquelles certains se perdent ou se réfèrent. Se situer dans une exploration combinatoire, en observateur attentif pour saisir les émergences, les évolutions de pratiques qui se placeraient dans une prolongation de pratiques anciennes traditionnelles.
Il suffit de se référer à tous les groupes communautaires, aux cercles de paroles, aux écovillages, aux centres autogérés... pour comprendre qu'une ère nouvelle se profile. Une évolution aussi des mouvements communautaires, ''hippies'' des années passées avec plus de structuration, de respect des individualités dans un partage commun des ressources et des compétences pour une créativité dynamique de chacun.

Témoignages:

''Expériences, vécus, être choisi, être initié dans le silence de soi, de la nature, du grand tout. Savoir recevoir, mettre en pratique au fil des temps, souffrir, renoncer, sacrifier, se transformer en métamorphoses parfois éprouvantes... devenir autre n'est pas un jeu, ni un passe-temps encore moins du folklore pour ''adulescents''. Le tout avec humilité, respect, reconnaissance du don,, du partage.

Vivre avec, dedans ... ces tribus qui ne s'ouvrent pas à tous ni pour tous, encore moins aux Européens dont je suis est un immense honneur reçu en toute modestie. Sans l'avoir voulu, sans l'avoir cherché.

Mon vécu émane de l’Afrique, noire, profonde en des lieux hors de tous sentiers, humanité apparente... Là où la terre est sèche, assoiffée, craquelée , brûlante où il n'y a rien de communément admis mais où il y a tout.

Et mes périples autour de la terre pourraient témoigner de ces vécus, des ces vies là, authentiques, exigeantes dans le sacrifice, le renoncement mais en constante application de pratiques.
Oui, une façon d'être, d'être au monde et dans le ''monde''. Pas un choix ni un caprice !
Se re-connaître sans se sommer, sans se parler et ainsi entre peuples différents: tant de cultures que d’hémisphères. Appartenir, sa-voir sans même se voir, uniquement par la vrai re-connaissance des pratiques : qui peut réellement sans prévaloir ?
Peu assurément, je vous le garantie !

Ne pas se mettre en avant, s'en glorifier mais agir avec discrétion pour des inter-connexions plus amples, plus globales, plus subtiles. Quand à se prévaloir de quelques titres  non ! Encore moins de droits de transmissions au premier prétendant!
Dommage que certains, trop nombreux utilisent aujourd'hui ce filon comme traînée d'or sonnante et trébuchante! Il faut savoir et vivre l'offrande pour en connaître le prix. Ce partage, ce don n'est pas monnayé, un équilibre certes s'établit mais dans la nuance des nécessités des mises en pratiques pas au-delà ,pas pour celui, celle ou ceux qui initient ou soulagent, guérissent au sens premier du terme de libèrent et ouvrent un passage pour celui ou celle ou ceux qui reçoivent.
Le mot même de chaman n'est pas employé, nommé. Ces êtres sont les gardiens de pratiques traditionnelles et nous préférons le terme ''tradi-praticien'' s'il fallait se définir d'une lignée, même si nous ne l'employons que rarement, juste pour simplifier, clarifier.

Et aujourd'hui encore après toutes ces années, je ne me permets pas de me donner ce titre. Tous les jours est enrichissement personnel, apprentissage par l'expérience, cet enseignement, cette transmission est à l'infini.Alors quid d'un certificat.... suite à un ou quelques stages en Europe par des Européens ?

Merci pour cet article qui précise et remet en place ce qui doit l'être. Merci aussi pour les partages de sens et compréhensions.'' Cd dit Fft

''... Merci M... d'avoir partagé. Je rejoins tout à fait cet opinion et ça fait du bien de l'entendre ou du moins de le lire Nos sociétés ont effectivement besoin de plus en plus en ces temps difficiles d'étiquettes, de quêtes, et de reconnaissance, ça a un côté rassurant qui aide les gens et leur permet d'appréhender et de s'approprier des cultures inconnues. C'est très intéressant.
''C'est bien de remettre les choses dans leur contexte, c'est une belle façon d'honorer ces peuples...

Dans nos pratiques nous sommes si souvent confrontés à des usurpations diverses et variées.... qu'il était nécessaire de l'écrire, de le poser, de replacer les données dans leur contexte. Nous l'exprimons et clarifions régulièrement aussi à l'oral.... Tant de ''folklore'' et d' étranges compréhensions sont actuellement véhiculés.... qui peuvent décrédibiliser des pratiques ancestrales et ceux qui œuvrent en conscience...

C'est malheureusement une dure réalité. C... Comme tu le dis si bien, ce sont des pratiques ancestrales, des coutumes, la carte d'identité de nations et de peuples qui dépasse l'approche que nous européens nous pouvons en faire. C'est un mode de vie, une philosophie, un enseignement et un savoir profond. C'est toute la culture de peuple qui se transmet de générations en générations. Et oui, aujourd'hui on assiste à l'explosion de ces pratiques car elles attirent, sont "exotiques", permettent de s'évader, c'est la quête du Graal du XIXe siècle, sauf que les abus en sont insultants pour ces civilisations qui rigoleraient sans doute de certaines pratiques ou personnes se disant Chamane. Je crois que pour tous ces gens, un voyage au cœur de ces tribus serait une humble leçon d'humilité Alors pour eux, merci...' M.G

'' Merci pour cette réflexion plus que pertinente...En tant que franco-canadienne, j'ai passé les 15 dernières années au contact des différentes nations indiennes d'Amérique (mon mari en est un aussi) et JAMAIS je n'ai entendu ce mot "shaman". Ce besoin de titre, d'étiquette voire de reconnaissance n'existe pas dans cette sagesse plusieurs fois millénaire. Il est même inapproprié dans la pensée des indiens d'Amérique...
Megwetsh! IsA. CA

''Nous ici avons les yatiris et les kullawas encore que je ne sois pas sure de dire le mot exact... les premiers se trouvent a la pelle dans n'importe quelle cérémonie.. sont citadins et ambitieux d'argent et de bien... le plsu souvent se jouent de la naïveté des gens.. sont olkloriques plus que tout.. les autres sont bie n caches dans une région pauvre des Andes boliviennes... on les connait de bouche a oreille.. apres 25 ans de presence ici, je ne connais toujours pas.... eux soignent les maux avec des méthodes particulières et des plantes.... et ne crient pas sous tous les toits...'' O.T ( Amérique Latine)

''Effectivement, être chaman est une façon d’Être, ça ne s'apprend pas mais ça peut être développé. Le Chaman est une personne discrète qui agit pour le bien de sa communauté (famille, groupe)...Lorsque l'on a déjà vécu plusieurs vies de chaman, il est fort possible que dans cette vie ci, nous pouvons recontacter toutes nos capacités chamaniques '' M.C

''Des nuances justes...Meegwech!'' C d S

''Merci ce texte vient appuyer ce que je pense'' J.H

''Merci , pourquoi toujours vouloir se donner un titre, juste être'' L.G

''AHO!!!!....... Merci......'' M.Z

 

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